Soir du 7 mars 2012. Manifestation d"étudiants suite aux événements de l'après-midi. Narration : extrait d'un texte lu par Jean Barbe à l'occasion du Salon du peuple dans le cadre d'Occupons Montréal. Je ne veux pas me battre Je veux vivre. Mais. Les plus pauvres s'appauvrissent Les plus riches s'enrichissent Il est beau le progrès Et nous sommes en colère Échanger la couronne d'Angleterre Pour le palais des congrès Troquer la Reine pour Charest Après s'être fait fourrer de loin Se faire fourrer de près. Nous voulons vivre Et vivre mieux. Alors : À ceux qui veulent mettre des protège-coudes et des casques de vélo à nos espoirs. Aux empêcheurs de risque qui veulent notre sécurité en l'imposant de force. Aux régulateurs des consciences qui font la morale à nos ventres, avortons de la pensée, souteneurs de soutanes et voleurs d'enfances Aux économistes libertaires, anarchistes de la grande finance qui ne souffrent aucune règle, surtout pas celles de l'égalité et de la compassion Je dis Partagez Aux funambules de l'extrême centre, ces drogués du pouvoir qui sniffent la ligne du parti dans les toilettes du parle et ment. Aux maquilleurs de statistiques qui dessinent des sourires aux cadavres À ceux qui jonglent par milliards en sous-payant le jardinier Aux ingénieurs des roue de fortune, loto hydro casino Qui prélèvent leurs taxes dans la poche des désespérés Voleurs de grand chemin, bandits de la construction, banquiers, modérateur de tickets aux urgences de vivre. Aux vendeurs de RÉER qui promettent le paradis avant la fin de vos jours, ces nouveaux curés d'une religion ancienne, ces mafieux qui disent achète ma protection sinon... À ceux qui veulent nous faire payer le privilège D'apprendre sur les bancs l'école comment les enrichir Taxeurs de savoir, détourneurs de science au profit À ceux qui rêvent d'un peuple Criblé du plomb des dettes Lourd et lent, incapable de bouger Incapable de résister Je dis Partagez Aux spécialistes de la mise à pied, aux missionnaires de la mondialisation À ceux qui vont content jusqu'en Chine Faire fabriquer par des enfants des cochonneries vendues aux chômeurs Qui n'auront bientôt pas les moyens de se les payer Dans les Dollaramas À ceux qui roulent en Bentley ou en Porsche En contournant les nids-de-poule Tandis qu'on fait le trottoir pour éviter d'être à la rue Je dis Partagez Nous sommes lucides nous aussi. Et nous savons ce que c'est que la merde. Nous y sommes, jusqu'au cou. C'est assez. Partagez. Parce que sinon un jour ça va péter Nous voulons vivre, nous voulons apprendre. Nous voulons grandir, Et nous vivrons. La merde amortit les chocs Mieux que les Porsche ou les Bentley. Nous ne voulons pas nous battre. Mais il faut le faire puisque vous nous y poussez. Quand on est dans la merde jusqu'au cou, on a pas le choix de se lever. lever la tête, lever la voix. Lever le poing. Nous survivrons. Nous vivrons. Les fleurs poussent dans l'fumier